Stage Ski Hors Piste Chamonix : retour d’expérience Hugo Da Cunha Aventurier & Blogger En février 2022, je partais à Chamonix – Argentière pour un court séjour de 4 jours durant lequel j’ai été immergé au cœur des Alpes, loin des pistes. Je souhaitais découvrir une nouvelle façon de concevoir le ski, m’éloigner des sentiers aménagés pour découvrir la liberté des grands espaces. J’avais une idée plutôt vague de ce que je pourrais ressentir dans cette nouvelle pratique. Toutefois, j’en suis ressorti avec une expérience et une nouvelle vision du ski hors-piste et je vais vous la partager. Je me suis tourné vers un stage hors-piste à Chamonix organisé par l’UCPA, incluant un package complet (hébergement, cours, repas, chalet partagé) à un tarif avantageux. Le cadre du stage était vraiment à part. Le domaine skiable de Chamonix : Argentière – Grand Monnet se situe au pied des plus grands massifs des Alpes. La chaine du Mont-Blanc et le Mont-Blanc en lui-même surplombent la station. J’ai tout de suite ressenti une sensation de grandeur avec des sommets surplombant la station et dépassant aisément les 4000 mètres. Mon aventure n’a failli pas avoir lieu. 1 semaine avant la date du séjour, l’inévitable s’est produit… Après une course effrénée pour rejoindre un bus, je me fis une belle entorse à la cheville, compromettant mon séjour. Malheureusement, n’ayant pas souscrit à une assurance, je ne pouvais pas me faire rembourser et je n’avais pas la possibilité de décaler le séjour. Face à cette situation difficile, je pris donc une décision risquée, celle d’aller à mon séjour malgré cette blessure. Le jour J, je ne me présentais pas à la première session de hors-piste pour tester sur des pistes balisées ma cheville encore blessée. Mon ressenti fut positif, mon expérience de ski hors-piste pourrait enfin commencer le lendemain⛷. Mes premières sensations en ski hors-piste. C’est ainsi que le matin suivant, je rejoignis le groupe puis nous partîmes en direction de la vallée de Vallorcine au niveau de la section skiable de Balme. Pour mieux vous repérer, voici le plan de la station ci-dessous. Le domaine skiable de Chamonix – Argentière est divisé en deux (Les Grands Montets d’un côté, et Balme – Vallorcine de l’autre). Un trajet en bus ou en voiture est nécessaire pour passer d’une vallée à l’autre La session débuta au niveau d’une section de hors-piste assez vallonnée et irrégulière. Dès les premières sensations, je sentis que j’allais devoir accepter un peu plus de pression au niveau de ma cheville. L’engagement physique du hors-piste m’a tout de suite surpris. Un sentiment d’appréhension monta pour ma blessure mais l’excitation du moment le tempéra aussitôt. Au fur et à mesure que nous descendions la pente, le terrain que nous empruntions se modifiait. Le paysage dénudé et rocailleux cédait progressivement la place à la forêt. Des corniches, des couloirs… et des obstacles. Nous prîmes une télécabine pour remonter à la Tête de Balme, située à 2321 mètres d’altitude. J’appris sur le coup que nous allions skier sous une corniche. Une corniche, c’est une accumulation de neige formée par le vent, souvent située sur une crête, qui est de nature très instable. Pour cela, 20 minutes d’ascension à pied nous permîmes de rejoindre un plateau isolé. Du haut de ce dernier, situé au milieu de sommets encore plus imposants, c’est toute la grandeur de la montagne qui s’exposa devant nous. Ce beau moment nous rappela une fois de plus la beauté des Alpes françaises. Mais il fallait déjà repartir vers l’aventure qui nous attendait. Les skis aux pieds, on traversa un vallon puis on rejoignit un second plateau débouchant sur le couloir que nous allions skier. A droite de nous et en surplomb, la fameuse corniche de neige, perchée dans le vide, menaçait de s’effondrer. Une avalanche avait d’ailleurs eu lieu à cet endroit-là deux semaines auparavant. A ce moment-là, un boost d’adrénaline monta en moi! Mon tour était venu et je m’élançais dans une neige encore fraîche et préservée. Il ne fallait pas que je tombe pour me mettre en sécurité de l’autre côté de la piste. Je restais concentré au cas ou le moindre imprévu se produirait. Je n’avais pas encore franchi la moitié du passage et la neige, plus molle et épaisse, commençait à céder sous mes pieds. Je jetais à nouveau un coup d’oeil en amont là ou le vent, en s’écrasant contre la corniche, soulevait une multitude de particules de neige. Je n’avais qu’une chose à faire, continuer tout droit et atteindre le point d’arrivée. Je redoublais de vigilance et arrivais de l’autre côté du sentier. Plus bas, en aval, nous nous sommes ensuite retrouvés face à un autre obstacle. Un passage très étroit nous empêchait de continuer debout skis aux pieds. Nous avons donc utilisé la technique du “ramper” pour le traverser. Cette technique consiste à s’asseoir, skis en avant et en s’aidant de ses mains, pour franchir un passage étroit et peu accessible à ski. Ce ne fut pas évident, et la coopération mêlée à la rigueur personnelle de chacun, nous a permis de tous franchir le passage avec sécurité. L’après-midi, nous partions pour encore plus d’aventure. Nous nous sommes aventurés encore plus loin dans la montagne jusqu’à arriver au pied d’un long et imposant couloir au milieu de sapins et de rochers. Cette descente fut probablement la plus belle et la plus agréable de toutes. Au fil de l’expérience, le sens du mot liberté devenait de plus en plus fort. Voici une vidéo pour vous donner un aperçu : https://fjordaventure.fr/wp-content/uploads/2023/10/IMG_0212.mov#t=0.2 Stage Ski Hors Piste Chamonix : des sentiers plus ou moins techniques pour skieur confirmé à avancé Une autre descente, accessible par le télésiège Chavanne, m’a marquée par sa technicité. La pente, mal définie et raide, s’étalait sur un dénivelé supérieur à 1 km au cœur des arbres. En hors-piste, aucun terrain ne se ressemble et certains, comme celui-ci, sont beaucoup plus difficiles que d’autres. J’ai dû maintenir une observation accrue et constante pour deviner la piste et les obstacles potentiels. Durant la descente,