Vivre de la plongée au Mexique
Interview de Rémi, professionnel et moniteur de plongée
Bienvenue dans le monde captivant de la plongée au Mexique. Un véritable paradis où les eaux cristallines et les récifs colorés créent une toile de fond fascinante pour tout plongeur. Nous avons eu le privilège de rencontrer Rémi, un professionnel passionné, qui nous a fait découvrir cet univers sans pareil.
Il y a quelques années, ce plongeur confirmé, également instructeur de plongée, a entrepris de donner vie à sa passion en lançant son propre projet entrepreneurial. Au travers de son agence, Remi Diving in Mexico, il guide les amateurs et les plus expérimentés au coeur des eaux Mexicaines, à proximité de Playa Del Carmen et Akumal.
Dans cet article, Rémi se livre à nous en nous partageant son univers, son expérience et comment il en est arrivé là…
Bonjour, pourrais-tu te présenter rapidement ?
Bonjour, je m’appelle Rémi, j’ai 33 ans et je viens d’Annecy. Je vis depuis maintenant 5 ans à Playa del Carmen au Mexique où je travaille comme instructeur de plongée dans mon centre.
D’où t’es venu cette passion pour la plongée ?
C’est une passion que j’ai depuis toujours. Quand j’étais enfant, je passais mes vacances dans l’eau, à regarder les poissons en masque et tuba. Quand je suis rentré au collège et que le professeur m’a demandé ce que je voulais faire plus tard, sans trop réfléchir j’ai répondu “plongeur” pour pouvoir travailler dans le milieu aquatique. Le professeur à sur le coup cru que je voulais faire la vaisselle dans les restaurants. Après lui avoir fait comprendre que je voulais être “plongeur en mer avec des bouteilles dans le dos”, il m’a fait aussitôt redescendre sur terre en me demandant de choisir un métier réaliste pour ma sortie du collège. Je me suis donc dirigé sur un Bac pro d’hôtellerie restauration pour devenir cuisinier, un métier qui m’aura permis de voyager avant de réaliser mon rêve en devenant “plongeur en mer avec des bouteilles dans le dos”.
Tu as décidé de faire de la plongée ton métier, pourquoi es tu parti au Mexique ?
Je ne suis pas devenu instructeur de plongée au Mexique mais en Thaïlande. J’ai passé mes premiers niveau de plongée loisir pendant mes voyages (principalement en Asie) avant de revenir passer plusieurs mois sur mon île préférée, Koh Phi Phi en Thaïlande pour passer mon premier niveau professionnel (le divemaster) dans un petit club francophone tenu par deux Chamoniards que j’avais rencontré lors d’un précédent voyage. Après avoir passé 5 mois avec eux, j’ai passé mon niveau instructeur à Phuket avant de revenir travailler pour ce même club en tant qu’instructeur de plongée.
Après 4 magnifiques années, je voulais découvrir d’autres horizons et beaucoup de plongeurs m’ont parlé du Mexique et de la plongée en cenote. J’ai donc décidé de quitter la Thaïlande pour me rendre à Playa del Carmen et après mes premières plongées en cenote, je ne pouvais plus repartir !
Il y a t il des endroits de plongée au Mexique qui t’ont particulièrement marqué, et pourquoi?
Je n’ai pas plongé sur tous les sites du Mexique, c’est un immense pays et il me faudra du temps pour tout voir mais pour ne retenir qu’un endroit: Les cenotes bien sur ! Pour ceux qui ne savent pas, les cenotes sont des trous d’eau douce qui donnent accès à des rivières souterraines. On en trouve un peu partout dans la jungle du Yucatan et ce sont des lieux magnifiques vu de l’extérieur. Mais plonger dedans est une expérience hors du commun qui permet de littéralement plonger dans un autre monde (le monde de Xibalba pour les Maya) et de voir des lieux inondés depuis des siècles dans une eau transparente. Une expérience irréelle que les plongeurs confirmés peuvent découvrir à mes côtés.
Comment la découverte de nouveaux sites de plongée a-t-elle influencé ton amour pour cette activité?
Quand tu travailles en tant qu’instructeur, tu plonges toute l’année sur les mêmes sites avec des plongeurs certifiés ou des plongeurs en formation. Tu ne découvres que très rarement de nouveaux sites mais ça fait parti du travail. Tu ne plonges plus pour toi mais pour tes plongeurs, pour leur faire découvrir ces sites de plongée que tu connais toi même par coeur. C’est seulement quand tu pars en vacances que tu peux découvrir de nouveaux sites, avec des guides locaux, qui te permettent de voir d’autres sortes de récifs et de vie marine.
Mais je dois avouer que la découverte des cenotes à été très importante pour moi. Je “tournais un peu en rond” en mer, ayant vu énormément de vie marine autour du monde. Découvrir une autre façon de plonger dans des lieux vraiment différents, m’a redonné un élan d’entrain comme quand je faisais mes premières plongées en mer.
Peux-tu décrire une expérience de plongée particulièrement mémorable que tu as vécue depuis ton installation au Mexique?
Je vais encore devoir parler des cenotes mais ma première plongée dans ces lieux mythiques est très certainement l’une de mes meilleures expériences de plongée. Avant cette plongée, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, ne m’étant pas beaucoup renseigné sur le sujet, je savais juste que c’était des plongées accessibles pour tout plongeur de type spéléo avec des stalactites et stalagmites. Cette première plongée à été un choc car elle ne ressemblait en rien à ça ! On m’a fait plonger à la très célèbre cenote “angelita”, un énorme puits de 30m de profondeur, sans plafond et avec au fond, un îlot sortant d’un nuage de soufre. Une image surréaliste qui donnel’impression de voler au-dessus d’une mer de nuage mais sous l’eau.
Quels conseils donnerais-tu à ceux qui envisagent de changer de carrière pour suivre leur passion de plonger?
Pour les plus jeunes, le premier conseil que je peux donner c’est de faire des études avant de se lancer dans cette aventure, pour avoir de quoi rebondir si la plongée ne fonctionne pas.
L’erreur que j’ai souvent vu chez les nouveaux instructeurs, c’est de penser que travailler en tant que professionnel de la plongée permet de plongée en étant payé mais c’est bien loin de la réalité. Comme je le disais plus haut, tu ne plonges plus pour ton plaisir mais pour le plaisir de tes plongeurs. Tu dois assurer leur sécurité en les aidant si besoin. Cela te donne beaucoup moins de temps pour apprécier les moments sous l’eau. Il faut aimer donner de son temps et partager de son expérience pour permettre à ses élèves, qui plongent parfois pour la première fois, de sortir de l’eau avec un sourire jusqu’au oreilles.
En tant que plongeur professionnel, quels défis as-tu rencontrés au cours de ta carrière, comment les as-tu surmontés?
Mes plus gros défis ont plutôt été administratifs. Comme je travaille à l’étranger il faut faire des visas de travail qui peuvent coûter beaucoup d’argent et de temps.
Je connais aussi des collègues qui ont du mal à vivre loin de leur famille et pays, c’est à prendre en compte aussi car pour travailler dans ce milieu, il faut très souvent partir de la France.
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