Comment skier sur du verglas? Conseils d’expert.
Dans cet article, nous allons vous expliquer comment skier sur du verglas en toute aisance. Le verglas peut apparaître à tout moment et sur tout type de piste. Pour progresser en ski, il est important de maîtriser cette surface glissante. En perfectionnant votre technique de ski sur verglas, vous améliorez également vos compétences globales sur piste.
Les spécificités d’une piste verglacée.
- Une piste verglacée est très dure et compacte. Elle est nettement plus difficile à transpercer que la poudreuse. Lorsque l’on utilise les carres de ses skis pour la trancher, l’accroche reste légère, car on la pénètre sur une faible profondeur.
- Une piste verglacée est glissante. C’est dû à la fine pellicule d’eau qui se forme à la surface de la glace suite au frottement. Lorsque le ski entre en contact avec le verglas, la pression et la friction font fondre la glace. En réalité, même un léger contact ou frottement contre la glace suffit pour générer un peu de chaleur pour la faire fondre.
Meilleurs tips, comment skier sur du verglas ?
I. Couper la neige.
Lorsqu’on skie sur une pente verglacée, il est essentiel de bien utiliser les carres pour adhérer au maximum à la piste. Les carres, parties métalliques aiguisées situées sur les côtés des skis, relient le patin (dessous du ski) au chant (partie latérale). Elles permettent la meilleure accroche possible sur la neige.
Pour couper la neige, il ne faut pas pousser sur la jambe extérieure au risque de déraper. Si vous poussez sur votre jambe, vous poussez vos skis vers le bas, ce qui provoque le dérapage. L’objectif est de rester stable sur la surface verglacée en positionnant les carres perpendiculairement à la pente. Concrètement, la surface des carres en contact avec la neige doit être celle reliée au chant du ski, c’est-à-dire sur le côté, et non celle qui touche le patin. Autrement dit, il faut que le dessous du ski soit relevé sans toucher le sol tandis que l’équilibre du skieur et le contact ski neige s’effectue au niveau de l’arête latérale des carres.
Explication sous la forme de métaphore.
Imaginez que vous épluchez une pomme bien ferme. Si vous essayez de la couper en pressant la lame à plat contre la pomme, même en y mettant toute votre force, vous allez juste érafler la surface sans réellement couper. En revanche, si vous placez la partie tranchante de la lame perpendiculaire à la peau de la pomme et appliquez une pression directement du tranchant vers l’intérieur, le couteau la pénètre sans effort, même si la pomme est dure.
En skiant sur du verglas, le même principe s’applique : on place la carre perpendiculairement à la pente pour que le tranchant se positionne sur le verglas. Ensuite, on effectue une pression ciblée et latérale partant de la carre vers la surface gelée pour « mordre » le verglas et le pénétrer. Il ne s’agit donc pas d’appuyer sur les jambes, ce qui ferait déraper le ski, un peu à l’image de la pomme que l’on épluche.
II. Abaisser le centre de gravité.
Vous devez abaisser votre centre de gravité pour mieux absorber les irrégularités du terrain. Si vous vous tenez en extension, vous risquez de subir le terrain et de perdre l’équilibre. Pour abaisser votre centre de gravité, la clé est donc de fléchir les genoux.
III. Garder le corps souple.
Une erreur courante chez les skieurs qui appréhendent les plaques de verglas est qu’ils se raidissent lorsqu’ils arrivent sur la surface gelée. En faisant cela, il y a évidemment une volonté de gagner en contrôle en s’appuyant sur le ski extérieur et en luttant contre le terrain. Pourtant, c’est une grosse erreur, car ça va plutôt amener le haut du corps vers le haut de la pente tout en apportant une pression sur les skis vers le bas de pente, déstabilisant inévitablement l’équilibre du skieur. Si le skieur parvient tout de même à garder l’équilibre, ce qui est possible, les skis peineront alors à bien accrocher le verglas et auront tendance à claquer. Gardez donc le corps souple !
IV. Effectuer la prise de carre sur le ski extérieur.
Lorsque vous prenez un virage, l’appui dominant et le poids du corps doivent essentiellement se concentrer sur le ski extérieur. C’est important, car c’est sur ce ski que le contrôle de la trajectoire et de l’équilibre se font. Imaginons maintenant que vous utilisez le ski intérieur pour vous diriger. Votre corps va naturellement s’incliner vers le haut de la piste et vous deviendrez instable sur vos skis, votre trajectoire va également devenir incertaine. Pensez donc bien à vous positionner sur le ski extérieur, c’est un conseil qui s’applique à la plupart des situations à ski.
V. Adopter une position de skis un peu plus large.
Ce conseil s’adresse surtout aux skieurs qui rident avec les skis très serrés. Que l’on soit clair, ce n’est pas une mauvaise chose de garder les skis proches l’un de l’autre et cela témoigne même un beau bagage technique ! Cependant, il est parfois difficile d’être parfaitement stable sur les plaques de verglas avec les skis serrés, une position de jambes un peu plus large vient alors renforcer les appuis. Ce petit tip peut aider à passer les passages verglacés avec plus de contrôle.
VI. Vérifier son équipement.
Pour skier sur du verglas, vous devez vous assurer que les carres de vos skis soient bien affûtées. Si elles sont suffisamment tranchantes, elles pourront couper efficacement la neige. Si elles sont abrasées, vous aurez du mal à pénétrer et accrocher le verglas, même avec une bonne technique. Lorsque vous louez vos skis, pensez donc à demander aux conseillers de vérifier l’état des carres. Si vous possédez vos propres skis, entretenez-les régulièrement. À l’instar d’un couteau, les carres perdent progressivement de leur tranchant avec l’usage et les frottements, d’où l’importance d’un affûtage régulier.
VII. Comment skier sur du verglas : apprendre à lire le terrain.
Une bonne lecture du terrain permet d’anticiper les passages verglacés et les portions de piste avec plus de neige pour mieux adapter son ski. Les petits plateaux de neige peuvent par exemple servir d’appui à un planté de bâton ou bien marquer le début d’un virage. En distinguant d’emblée les parties gelées sur la piste, il est également possible d’éviter les mauvaises surprises en plein virage.
Skier sur du verglas avec l’aide d’un professionnel.
Il n’y a rien de plus efficace que le coaching en direct pour changer ses habitudes à ski et progresser ! En investissant dans un cours de ski, vous investissez dans votre technique et votre plaisir personnel. Les moniteurs de ski sont là pour apprendre aux skieurs les secrets de ce sport. Il généralement possible de réserver des cours en formule individuel ou groupée et pour des durées allant de la demi-journée à la semaine. Renseignez-vous sur les différents organismes de formation au ski disponibles dans votre station, l’un des plus connus étant l’Ecole du Ski Français (ESF).
Comment se forme le verglas sur les pistes de ski ?
Le verglas est une couche de glace fine, compacte et souvent transparente qui se forme quand de la pluie ou de la bruine très froide tombe sur une surface déjà à 0 °C ou moins. Cette eau, en état de surfusion (c.a.d encore liquide même si elle est en dessous de 0 °C), gèle instantanément lorsqu’elle touche la surface froide. Ce processus créé le verglas, une pellicule de glace très lisse et glissante, que l’on retrouve sur les pistes de skis.
Des situations autres que les pluies verglaçantes sont favorables à l’apparition de verglas :
- Les phases de dégel puis de regel. Par exemple, un temps ensoleillé et doux la journée peut faire fondre la neige en surface dans un premier temps. La nuit suivante, une chute des températures (vers le négatif) peut à nouveau geler la neige fondue, créant alors la formation de glace.
- L’effet du vent. Certaines zones enneigées peuvent être fortement exposées au vent. En dessous de la neige balayée par le souffle et les rafales, une couche compacte de glace peut se former.
- Les passages répétitifs de skieurs. Les passages répétés de skieurs, dans les virages par exemple, vont faire fondre, tasser, et compacter la neige qui se transformera ensuite en glace.
- Le manque de chutes de neige. Une neige qui ne se renouvelle pas va se compacter, durcir, et se transformer en glace. Les différents phénomènes cités précédemment peuvent tous favoriser le processus.